L'essence « verte », rivale de la fée électricité
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L'essence « verte », rivale de la fée électricité
[*]Source : ICI
Les biocarburants remettent en question le dogme du « tout-électrique ». Et si la transition énergétique passait par le réservoir de nos voitures ?
Charles Gilbert Marc Delcourt, fondateur de la société Global Bioenergies, remplit le réservoir d'une Audi avec son carburant «vert» pour quelques tours de piste sur le circuit de Montlhéry.
Un signal vient d'être envoyé par la société française Global Bioenergies. Elle a fait rouler il y a quelques jours une voiture alimentée à plus de 34 % par de l'essence issue de matières premières renouvelables. À la différence de l'éthanol, ce nouveau carburant «vert» ne nécessite aucuns réglages spécifiques du moteur de votre voiture. Il est notablement moins polluant que l'essence classique d'origine pétrolière (rejets de CO2 baissés de 20 %, diminution du nombre de particules). Il est fabriqué à partir d'une molécule (l'isobutène) pouvant être extraite du sucre industriel, de la paille, du bois résiduel, voire du gaz de synthèse. De quoi redonner espoir au moteur à explosion, encore largement majoritaire auprès des automobilistes.
Si les carburants renouvelables s'inscrivent dans la transition énergétique, ils offrent également une alternative de plus en plus crédible à cette mobilité «propre» trustée par le véhicule électrique. Pourtant, avec aujourd'hui à peine plus de 1 % du marché, ce dernier n'a pas décollé, et les projections de croissance ne sont guère optimistes. Ce manque d'intérêt pour un véhicule vanté comme vertueux vient de son coût élevé (malgré de généreuses subventions) et surtout de la difficulté à «faire le plein» rapidement.
• Analyse du cycle de vie
La voiture électrique est loin d'être aussi propre qu'elle ne le paraît. Certes, elle ne rejette aucune émission en roulant. Mais l'analyse de son cycle de vie dans sa totalité révèle quelques surprises. Car l'impact d'un véhicule sur l'environnement ne se limite pas en effet à sa seule utilisation, même si cet aspect est actuellement pris en compte par la législation. Il commence par sa fabrication, se poursuit avec la nature de la production de son carburant et sa consommation, pour se terminer avec son recyclage (cycle «du berceau à la tombe»).
L'examen des chiffres (notre ) montre que sa construction dégage une pollution identique au cumul de la fabrication et la production du carburant d'un véhicule classique (l'équivalent de 49 g de CO2). Le véhicule alimenté en essence, ou au gaz naturel, émet en se déplaçant certes plus de CO2 que son homologue électrique: 153 g contre 106 g sur 200.000 km.
Mais, là aussi, les choses sont à relativiser. La production de l'électricité est propre si elle est elle-même d'origine renouvelable. Elle l'est beaucoup moins si elle provient d'une centrale à charbon. C'est forcément le cas en Allemagne, qui a renoncé au nucléaire. La pollution est alors simplement déplacée. À grande échelle, le recyclage des véhicules électriques devra être pris très au sérieux afin de ne pas impacter l'environnement, comme c'est encore le cas aujourd'hui avec des montagnes d'ordinateurs souillant certains villages asiatiques. À cela s'ajoute une épée de Damoclès d'ordre financier. Si le véhicule électrique se diffuse plus largement, les opérateurs d'énergies seront tentés d'augmenter le tarif de l'électricité, ce qui leur sera facile avec une population d'automobilistes «captifs».
• Curseur fiscal
Les interrogations suscitées par le véhicule électrique ouvrent de nouvelles perspectives aux biocarburants. Leur utilisation est simple et n'exige aucune rupture technologique. Ils peuvent être produits quasiment avec tout ce qui pousse. On leur a toutefois reproché d'entrer en concurrence avec les cultures alimentaires. «Cette volonté de caricaturer le débat “nourriture contre pétrole” émane de certains industriels rabâchant l'idée de biocarburants affameurs de l'humanité», tranche Marc Delcourt, le directeur général et fondateur de Global Bioenergies. Cette objection n'est plus fondée avec les biocarburants de deuxième génération issus de déchets agricoles et forestiers. Une note optimiste pour les constructeurs, heureux d'échapper à un coûteux et improbable «tout-électrique». Marc Delcourt parie qu'en 2040 «la consommation totale de l'automobile pourrait être répartie en trois tiers entre les carburants fossiles (le pétrole), les biocarburants, et l'électricité». Dans une perspective plus lointaine, des biocarburants de troisième génération, fabriqués à partir de micro-organismes (micro-algues), sont également à l'étude dans les laboratoires.
Mais l'«essence verte», peu polluante, venant de nos plaines et de nos forêts, n'a pas encore gagné la partie. Il faudra beaucoup d'argent pour mettre en place les usines nécessaires à une production massive. Et face à un pétrole qui risque de rester assez bon marché, elle représentera un indéniable surcoût pour l'automobiliste. De combien? Peut-être de 20 % à 30 %, selon les premières estimations. Le déplacement du curseur fiscal vers le bas facilitera assurément la diffusion des biocarburants. Mais les pouvoirs publics accepteront-ils de remettre en question la manne que l'automobiliste leur procure? Et un avantage fiscal sera-t-il suffisant pour décider les conducteurs à remplir leur réservoir d'«essence verte»? Il faudra sans doute compter sur un peu de militantisme.
Hermann Pengg, chef du projet e-fuels chez Audi, fait preuve à ce sujet d'un certain optimisme. «Je suis persuadé que le consommateur est prêt à payer plus cher son essence s'il est convaincu que sa démarche est juste», estime-t-il. Et les performances d'un moteur alimenté par un carburant renouvelable sont comparables à celles d'un moteur propulsé par de l'essence d'origine fossile.
Les biocarburants remettent en question le dogme du « tout-électrique ». Et si la transition énergétique passait par le réservoir de nos voitures ?
Charles Gilbert Marc Delcourt, fondateur de la société Global Bioenergies, remplit le réservoir d'une Audi avec son carburant «vert» pour quelques tours de piste sur le circuit de Montlhéry.
Un signal vient d'être envoyé par la société française Global Bioenergies. Elle a fait rouler il y a quelques jours une voiture alimentée à plus de 34 % par de l'essence issue de matières premières renouvelables. À la différence de l'éthanol, ce nouveau carburant «vert» ne nécessite aucuns réglages spécifiques du moteur de votre voiture. Il est notablement moins polluant que l'essence classique d'origine pétrolière (rejets de CO2 baissés de 20 %, diminution du nombre de particules). Il est fabriqué à partir d'une molécule (l'isobutène) pouvant être extraite du sucre industriel, de la paille, du bois résiduel, voire du gaz de synthèse. De quoi redonner espoir au moteur à explosion, encore largement majoritaire auprès des automobilistes.
Si les carburants renouvelables s'inscrivent dans la transition énergétique, ils offrent également une alternative de plus en plus crédible à cette mobilité «propre» trustée par le véhicule électrique. Pourtant, avec aujourd'hui à peine plus de 1 % du marché, ce dernier n'a pas décollé, et les projections de croissance ne sont guère optimistes. Ce manque d'intérêt pour un véhicule vanté comme vertueux vient de son coût élevé (malgré de généreuses subventions) et surtout de la difficulté à «faire le plein» rapidement.
• Analyse du cycle de vie
La voiture électrique est loin d'être aussi propre qu'elle ne le paraît. Certes, elle ne rejette aucune émission en roulant. Mais l'analyse de son cycle de vie dans sa totalité révèle quelques surprises. Car l'impact d'un véhicule sur l'environnement ne se limite pas en effet à sa seule utilisation, même si cet aspect est actuellement pris en compte par la législation. Il commence par sa fabrication, se poursuit avec la nature de la production de son carburant et sa consommation, pour se terminer avec son recyclage (cycle «du berceau à la tombe»).
L'examen des chiffres (notre ) montre que sa construction dégage une pollution identique au cumul de la fabrication et la production du carburant d'un véhicule classique (l'équivalent de 49 g de CO2). Le véhicule alimenté en essence, ou au gaz naturel, émet en se déplaçant certes plus de CO2 que son homologue électrique: 153 g contre 106 g sur 200.000 km.
Mais, là aussi, les choses sont à relativiser. La production de l'électricité est propre si elle est elle-même d'origine renouvelable. Elle l'est beaucoup moins si elle provient d'une centrale à charbon. C'est forcément le cas en Allemagne, qui a renoncé au nucléaire. La pollution est alors simplement déplacée. À grande échelle, le recyclage des véhicules électriques devra être pris très au sérieux afin de ne pas impacter l'environnement, comme c'est encore le cas aujourd'hui avec des montagnes d'ordinateurs souillant certains villages asiatiques. À cela s'ajoute une épée de Damoclès d'ordre financier. Si le véhicule électrique se diffuse plus largement, les opérateurs d'énergies seront tentés d'augmenter le tarif de l'électricité, ce qui leur sera facile avec une population d'automobilistes «captifs».
• Curseur fiscal
Les interrogations suscitées par le véhicule électrique ouvrent de nouvelles perspectives aux biocarburants. Leur utilisation est simple et n'exige aucune rupture technologique. Ils peuvent être produits quasiment avec tout ce qui pousse. On leur a toutefois reproché d'entrer en concurrence avec les cultures alimentaires. «Cette volonté de caricaturer le débat “nourriture contre pétrole” émane de certains industriels rabâchant l'idée de biocarburants affameurs de l'humanité», tranche Marc Delcourt, le directeur général et fondateur de Global Bioenergies. Cette objection n'est plus fondée avec les biocarburants de deuxième génération issus de déchets agricoles et forestiers. Une note optimiste pour les constructeurs, heureux d'échapper à un coûteux et improbable «tout-électrique». Marc Delcourt parie qu'en 2040 «la consommation totale de l'automobile pourrait être répartie en trois tiers entre les carburants fossiles (le pétrole), les biocarburants, et l'électricité». Dans une perspective plus lointaine, des biocarburants de troisième génération, fabriqués à partir de micro-organismes (micro-algues), sont également à l'étude dans les laboratoires.
Mais l'«essence verte», peu polluante, venant de nos plaines et de nos forêts, n'a pas encore gagné la partie. Il faudra beaucoup d'argent pour mettre en place les usines nécessaires à une production massive. Et face à un pétrole qui risque de rester assez bon marché, elle représentera un indéniable surcoût pour l'automobiliste. De combien? Peut-être de 20 % à 30 %, selon les premières estimations. Le déplacement du curseur fiscal vers le bas facilitera assurément la diffusion des biocarburants. Mais les pouvoirs publics accepteront-ils de remettre en question la manne que l'automobiliste leur procure? Et un avantage fiscal sera-t-il suffisant pour décider les conducteurs à remplir leur réservoir d'«essence verte»? Il faudra sans doute compter sur un peu de militantisme.
Hermann Pengg, chef du projet e-fuels chez Audi, fait preuve à ce sujet d'un certain optimisme. «Je suis persuadé que le consommateur est prêt à payer plus cher son essence s'il est convaincu que sa démarche est juste», estime-t-il. Et les performances d'un moteur alimenté par un carburant renouvelable sont comparables à celles d'un moteur propulsé par de l'essence d'origine fossile.
Chris*- Admin
- Date d'inscription : 12/05/2013
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Localisation : C'est Le Nooord ! ... Bergues pas si loin...
Re: L'essence « verte », rivale de la fée électricité
[*]Chris* a écrit:[*]
Hermann Pengg, chef du projet e-fuels chez Audi, fait preuve à ce sujet d'un certain optimisme. «Je suis persuadé que le consommateur est prêt à payer plus cher son essence s'il est convaincu que sa démarche est juste», estime-t-il.
Je suis intimement persuadé du contraire...
JPM67- Classe A
- Date d'inscription : 16/06/2018
Messages : 21
Localisation : Alsace
Re: L'essence « verte », rivale de la fée électricité
Puis alors c'est marrant parce que moi aussi dis donc...
Il vit sur un nuage le M'sieur ? Ou alors touche t il plus de 20 000 € mensuel et ne sait pas ce que c'est que d'utiliser une auto comme simple transport et donc a chercher l'économie...
Il vit sur un nuage le M'sieur ? Ou alors touche t il plus de 20 000 € mensuel et ne sait pas ce que c'est que d'utiliser une auto comme simple transport et donc a chercher l'économie...
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Benture
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- Date d'inscription : 28/05/2013
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